mercredi 19 janvier 2011

Fière d'être tunisienne. Quoi qu'il advienne.

A vous autres martiens qui ne le savez pas encore, la Tunisie est enfin libérée de BEN ALI.


En tant que bloggeuse culinaire, je n'ai jamais parlé de politique sur ces pages. Mon choix est d'abord dicté par la raison d'être de ce blog culinaire avant d'être un blog tout court. Mais ne nous leurrons pas, un certain Ammar 404 -censeur émerite de la blogosphère tunisienne- constituait une menace également. Ammar faisait disparaître certaines pages, certains sites, mais ne se privait pas de venir nous donner une leçon de citoyenneté mâtinée de reproches sous les traits de commentateurs absolument neutre et désintéressé. Ce fut le cas d'un certain Boubaker qui vint nous faire la leçon à Misscook et moi parce que nous avions rejoint la chaîne rouge (initiée en réaction aux événements du bassin minier de Gafsa)  et nous demander de retourner à nos casseroles. De près ou de loin, de façon inégale, les sbires de BEN ALI, la pieuvre des TRABELSI blessaient tous les tunisiens.
Ma dernière note fut un poème appelant à briser le silence et les chaînes. Je n'aurais pas l'indécence de prétendre-puisque les astrologues se multiplient ces derniers jours- que je voyais se dérouler les événements que nous venons de vivre. Je savais que rien ne serait plus comme avant, ça, oui, j'en avais l'intime conviction. La Tunisie avait le cancer depuis de longues années, le plus gros a été délogé, mais les Tunisiens restent encore sur leurs gardes. Prudents, mais surtout vivants, vifs, curieux comme on ne les a jamais vus.Comme je l'ai lu, "on avait 10 millions d'entraîneurs, maintenant on a 10 millions de politiciens", tant mieux, c'est bien le signe de notre survie mentale.  Je vois ça et là les médias étrangers parler de peur, de terreur et de chaos. Non!! Nous ne sommes pas en Irak, une solidarité incroyable a vu le jour ces deniers temps, une confiance plus grande que la peur, les peurs différentes qui peuvent nous habiter.Pour moi, celle de la récupération de tous bords. Nous sommes loin des extrêmes, pas d'abattement ni de liesse. Nous n'avons pas soif de sang, mais de justice. Tout le monde doit rendre compte de ce qu'il a fait mais surtout de ce qu'il fera.Je pourrais presque dire que ces derniers jours sont parmi les plus passionnants que j'aie vécus. Les plus drôles aussi tant je vois pulluler d'amnésiques, prêts à enfoncer des portes ouvertes, et condamner celui qu'ils acclamaient il n'y a pas si longtemps. Et si je devais n'en retenir qu'un acquis, c'est enfin le droit de NE PAS SE TAIRE!!!!
Ne l'oublions jamais , un vendeur  à la sauvette, diplômé au chômage peut faire tomber un dictateur!
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